Ne pas laisser mourir les enfants qui vivent dans nos têtes. Jamais. Je voudrais qu'il y ait toujours des étincelles qui crépitent dans les yeux. Sans cesse de nouvelles images viennent nourrir ce feu qui vous ronge de l'intérieur.

Il y a une période de l'enfance où l'on voudrait grandir très vite, très très vite, mais le temps semble s'amuser à défiler tout doucement. Puis on en sort, l'horloge s'accélère tout à coup : le but tant convoité approche. On se rend compte de la complexité de l'existence. On voudrait tout arrêter, mais il est impossible de faire ralentir la cadence de la machine.
Les rêves.
Il y en a qui arrivent à les garder toujours prêts d'eux dans cette chevauchée infernale. Ils font corps avec eux, finissent même parfois par les accomplir. Il y en a d'autres pour qui le poids était trop lourd. Il y a ceux dont les rêves se sont trouvés brisés pendant le voyage, mal protégés au fond des poches.
Et puis il y a ceux qui voyagent à vide.