hemophilature

Dans ma tête, c'est d'la confiture.

Les larmes de verre voleront en éclats sous ton ciel. Tes étoiles broieront les cauchemars entre leurs doigts. Les éclats de rires rebondiront sous tes nuages.

Je ne peux pas vivre juste pour moi. Il faudra m'apprendre, il faudra me montrer que la vie vaut le coup malgré tout. Toute seule, je ne vois rien. Tout est trop grand, trop complexe. Je suis trop petite, j'ai trop peur.

J'ai plus besoin d'écouter les autres que de l'être moi-même. C'est comme ça que mes problèmes finissent dans mes chaussettes et resurgissent les soirs d'insomnies. J'ai besoin de me sentir utile, que les gens sachent qu'ils peuvent compter sur moi. Je ne me permets pas de les importuner avec mes tracas, mes inquiétudes et caetera. Et puis j'aime trop faire comme si j'étais totalement maîtresse de mes émotions.
Il faudrait parfois être plus égocentrique.
Parfois, ça fait mal, même si cette impasse sur moi-même est volontaire. Je ne sais pas s'ils se rendent compte, si ça les intéresse. Il n'y a pas toujours besoin d'extérioriser par la parole ce qui nous ronge à l'intérieur. J'allais mal et ils ne voyaient rien.
J'aurais aimé leur dire, que je n'avais pas encore vingt ans, que le poids qu'ils mettaient sur mes épaules était trop lourd. J'ai mis ma vie sociale entre parenthèses pendant des mois pour ma famille. Je naviguais entre les obligations de la maison et celles de la fac pendant que mes soeurs continuaient de vaquer tranquillement à leurs occupations. Quand on a besoin de se sentir utile et qu'on a la faculté de culpabiliser plus vite que son ombre, il ne faut pas s'étonner que les autres en jouent.
Sans moi ils y arriveraient aussi bien. C'est rassurant pour eux et blessant pour l'égo.
Je ne suis pas indispensable.
Je ne leur en veux même pas, parce que je les aime comme ce n'est pas permis. Même si je ne leur ai jamais dit.

Il y a des mots qui sont plus difficiles à dire que d'autres. Nous sommes des êtres doués de parole, d'un point de vue mécanique, une phrase ou une autre, ça ne fait pas de différence. Malgré tout, certaines ne peuvent pas sortir. Les mots font des noeuds dans la gorge et y restent.
J'ai essayé de remplacer les paroles par des actes.
Je n'ai pratiquement jamais dit "Je t'aime". Sa banalisation m'horripile. Je crois qu'il ne faut pas trop employer les mots comme ça, par habitude, sans y penser, sans réfléchir à leur portée.

Il faudra pas m'en vouloir. Je sais juste jouer avec les mots sur le papier.

plastic heart.

Mercredi 22 décembre 2010 à 3:02

Si nous étions dans un film, j'aurais dit "j'ai fait ça pour te protéger". "Mais me protéger de quoi ?", aurais-tu demandé. J'aurais répondu, l'air grave, en fixant un point inexistant loin dans le ciel, "de moi, de mon égocentrisme, de ma volonté de vouloir toujours tout contrôler".
Mais voilà : on n'est pas dans un film, on va pas jouer aux histoires impossibles et pour dire vrai, la seule personne que j'ai voulu épargner, c'est moi. T'ignorer, et regarder en douce si ça faisait mal. Voir que tu essayais de faire pareil mais en moins bien.

"please say you'll be waiting"

Mardi 21 décembre 2010 à 0:33

J'arrive pas à comprendre ce qui me pousse à écrire ici, clairement. Ce soir, je ne comprends pas. J'ai relu des articles, des vieux, des moins vieux, des en ligne, des hors ligne. Je vois des petits morceaux de ma vie défiler. Cent quatre articles en tout, le premier date d'octobre 2008, c'est dire.
Je crois que j'ai besoin d'extérioriser. J'aime bien faire bien rangée, propre sur moi quand je sors ou quoi, mais si tu entres dans ma chambre, tu constateras que c'est un réel bordel, à l'image peut-être de ce qui joue dans ma tête, avec une différence néanmoins : ce n'est pas la même echelle niveau bordelitude. Parce que ma chambre si je veux, là, tout de suite maintenant, je me lève, je ramasse les conneries accumulées sur le bureau, les fringues éparpillés, les étagères qui craqueront bientôt sous le poids des bouquins. Ma tête, je ne peux rien faire. ressasser sans cesse les mêmes thématiques, les mêmes angoisses, cette impression que la vie est totalement absurde et merde qu'est-ce que je fous, les gens qui viennent se greffer aux pensées, ceux qui ont décidé de squatter et d'occuper ta boite crânienne pendant un moment jusqu'à ce que tu te décides à faire quelque chose...

Point sensible. J'avais dit, dans un article du douze novembre deux-mille dix que je n'en parlerais pas, que j'essaierais de ne pas en parler. Pourtant, je l'aperçois partout, en filigrane sous les mots. Je parle d'autre chose, fait diversion mais. Je sors, je fais n'importe quoi, je m'occupe.

Je n'ai pas de solution miracle. Je vais faire comme d'habitude : laisser le temps découdre ces fils qui se sont tissés malgré nous et auxquels je n'ai pas envie de m'accrocher.

clouds in my head.

Lundi 20 décembre 2010 à 3:22

- Tu sais, j'en ai connu des gamines perdues, qui rient dans le vide en espérant faire tinter les étoiles et qui trimbalent leur coeur comme ça, parce qu'elle savent pas où le mettre. Comme quand on planque son paquet de clopes pour faire comme si on en avait plus. Aux collants plus effilés que toi encore.

J'ai chéri une image. Les couleurs perdront de leurs éclats au fil des jours. Dans quelques temps, je n'y penserai même plus. Pour l'instant, c'est cela qui m'énerve : avoir les pensées encombrées. Il y a des signes qui ne trompent pas, qui auraient pu laisser penser qu'il y avait une certaine réciprocité de l'intérêt éprouvé pour l'autre. Nous ne le saurons jamais.
L'histoire s'arrête ici.
Un an.
On ne devrait pas permettre aux gens de trotter dans les têtes des autres. Que quelqu'un fasse la circulation.

Insomnies, encore, éternellement.

Je me pose trop de questions: les regrets, les remords, les actes manqués. On pourrait presque en faire un plan de dissertation, avec des phrases de transition et tout le tralala. Mais je suis en vacances depuis hier je crois. Ma conception du temps est floue en ce moment à vrai dire, parce que je dors peu et qu'il n'y a plus de transition claire entre chaque journée, cette coupure qui marque la fin d'un acte, le début d'un autre. Le rideau tombe clairement et se relève sur une scène identique à celle de la veille, avant sa chute, mais ce n'est pas grave parce que ça peut permettre de se re-situer.

Les cigarettes filent sous mes doigts. Le cendrier déborde de mégots écrasés. Il a neigé hier. Ou ce matin. La nuit parait moins noire. De l'intérieur, on ne penserait pas qu'il fait si froid dehors.

But I'm twenty

Jeudi 16 décembre 2010 à 1:18

- Tu sais, j'en ai connu des gamines perdues, qui rient dans le vide en espérant faire tinter les étoiles et qui trimbalent leur coeur comme ça, parce qu'elle savent pas où le mettre ni où le cacher. Comme quand on planque son paquet de clopes pour faire comme si on en avait plus. Aux collants plus effilés que toi encore.

Je sais que je ne suis pas amoureuse. On ne devrait pas permettre aux gens de trotter librement dans les têtes des autres.

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