hemophilature

Dans ma tête, c'est d'la confiture.

Love at first fright.

Vendredi 12 novembre 2010 à 21:08

Je me réveille en retard. Je n'ai pas dormi de la nuit. J'ai fermé les paupières quand certaines fenêtres sont déjà allumées. Alors, je suis arrivée en retard. Je voulais aller en cours quand même.
Nasse, tu m'énerves. Je voudrais ne jamais avoir croisé ton chemin, mais je ne peux m'empêcher d'avoir envie de te voir, sans que tu le saches. C'est mieux comme ça. Pour tout le monde, surtout pour moi : je ne voudrais pas avoir à me remettre en question une nouvelle fois. Et j'aimerais ne plus avoir à vous parler de Nasse.

Je manque de sommeil.
Je veux aller loin.

Nasse, c'est un nom d'emprunt. Co-Nasse. Comme quand on veut rester anonyme. Si je raconte des futilités par ici, c'est pour qu'elles n'empiètent pas sur ma vraie vie. J'en emploierai surement d'autres, il faudra s'y faire.

J'ai mal à la tête. Je rêve les yeux ouverts.

Projection. Ou pas.

Vendredi 12 novembre 2010 à 2:09

J'imagine que les premiers articles laissent penser que la propriétaire de ce que l'on peut appeler, peut-être par abus de langage, ce blog, est une fille dépressive complètement à la ramasse. Il y a des périodes avec, des périodes sans Et puis c'est l'automne.

Dans la vraie vie, je joue le jeu. J'essaie de toujours avoir un putain de sourire scotché à la figure, de répondre "oui" à la question "ça va ?" et d'avoir des histoires drôles à raconter. J'ai un sens de l'imagination assez développé et un penchant pour les activités créatives. J'aime bien dessiner dans des carnets et sur les gens.  J'adore les vêtements, d'ailleurs mes trois mois de travail de cet été ont en grande partie été consacrés à nourrir ma garde-robe. J'adore conduire et ma voiture, qui, je pense, possède peut-être une âme. J'adore avoir les cheveux propres, qui sentent bons alors je les lave tous les jours. Et je pourrais vous endormir avec des détails affligeants de futilité.

Alors si on vivait au jour le jour, j'aurais pas besoin d'avoir peur des projets, des buts, des échéances, des "qu'est-ce que tu vas devenir ?". J'ai jamais réussi à prévoir, à planifier. Tout m'arrive au dernier moment, peut-être pas par hasard mais c'est l'impression que ça donne. Je fais ce dont j'ai envie et j'ai peur de devoir commencer à penser qu'un jour il faudra se décider à chercher le métier qui m'occupera pendant le reste de ma vie. Je veux pas d'un parcours tout tracé. je crois que je vais me frayer un chemin comme je pourrais. Il y a une idée qui mûrit dans ma tête et qui dit que je pourrais arrêter les cours à la fin de cette année scolaire pour travailler, voyager un peu.
Aller toucher le monde.

Again.

Mardi 9 novembre 2010 à 2:39

Il est bientôt deux heures et vingt-deux minutes. J'erre sur la toile, comme avant, mais je ne sais plus où aller. C'était où avant ? Je pourrais raconter comment on se coupe de tout petit à petit, comment on s'anesthésie jusqu'à endormir la peur de mourir. Mais à quoi ça servirait ? A vous dire oui, j'ai été malade, je le suis peut-être encore car les limites sont floues, sans jamais l'avoir dit, sans jamais avoir prononcé les mots qui font mal, sans jamais avoir demandé l'aide de personne pour m'en sortir.
Quand ça ne va pas, j'arrête de manger, point. Je vole, je suis légère. Le froid me transperce. Je me demande comment je tiens debout parce qu'en réalité je ne tiens pas toujours. J'ai des cernes indélébiles. J'ai les lèvres bleues.
Quand ça va mieux, c'est rare mais je trouve tout cela ridicule. Cet été, j'avais du travail, j'ai voulu bien faire, j'ai fait six repas par jour et tout allait comme sur des roulettes. Et depuis que j'ai repris la fac, je me sens comme. Inutile. Je mets du vernis. Je dors, tout le temps, tout le jour sans y parvenir la nuit. C'est étrange la façon dont on peut s'oublier dans le sommeil.
J'aimerais vous raconter des choses drôles.

J'ai vingt ans. Je suis en troisième année de licence. Je ne suis pas amoureuse, jamais. Je n'envisage pas - et ne pourrais peut-être jamais - avoir des enfants. Je n'ai aucune confiance en moi, mais je me débrouille. J'abandonne très rarement ce que j'entreprends parce que j'ai peur de l'échec, sans savoir pourquoi. J'ai probablement sacrifié une trop grande partie de ma vie. Je suis mon propre bourreau. Un jour j'ai écris que je voulais devenir invisible et j'ai presque réussi.

Il est bientôt deux heures et trente-neuf minutes du matin. Je vais chercher le sommeil en allumant une dernière cigarette. Ou la première d'une nouvelle série.

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